Falling, la première réalisation de Viggo Mortensen

Superstar mondiale depuis sa participation à la trilogie du Seigneur des Anneaux sous la direction de Peter Jackson (2001-2003), remarqué pour ses prestations sous la direction de David Cronenberg dans A history of violence (2005, 1h35), Les promesses de l’ombre (2007, 1h40) et A dangerous method (2011, 1h39), puis Captain Fantastic (de Matt Ross, 2016, 1h58) et Green Book (de Peter Farrelly, 2019, 2h10), Viggo Mortensen apporte beaucoup d’expérience pour sa toute première réalisation au cinéma, Falling (2021, 1h53), un film très personnel dans lequel il se met en scène en évoquant ses propres histoires familiales, sans être totalement autobiographique. Un exercice complexe et ambitieux, qu’il réussit brillamment.


Un montage singulier

En prenant le parti de montrer une même famille à deux époques distinctes, Mortensen embarque le spectateur dans un va-et-vient permanent, dressant un portrait double, illustrant en particulier l’influence prépondérante et dérangeante d’un père aux failles particulièrement apparentes. Le même homme, plusieurs décennies après, continue à peser sur la vie de sa famille à un âge où la perte d’autonomie pose de sérieux problèmes, exacerbant un caractère déjà difficile par nature.

Lance Henriksen, au nom du père

Rencontré sur le tournage du film Appaloosa (de Ed Harris, 2008, 1h55), Lance Henriksen est une légende vivante du cinéma américain, bien connu du public français pour ses rôles dans certains des films les plus emblématiques. On l’a vu dans deux films de James Cameron, Terminator (1985, 1h48) et Aliens (1986, 2h17), ainsi que Color of night (de Richard Rush, 1994, 2h02). Il réapparait dans Alien 3 (de David Fincher, 1992, 1h55) puis Alien Vs Predator (de Paul WS Anderson, 2004, 1h40). Abonné aux petits rôles dans de nombreux films moins cotés, Henriksen trouve ici un rôle inattendu, un grand rôle, à la mesure de son talent. Un beau cadeau.

La barre très haut

Pour son premier film, Viggo Mortensen n’a pas perdu de temps, il a placé d’emblée la barre très haut. Ancré dans le réel, la vie de famille, en partie inspiré de sa propre expérience, il est à la fois auteur, porteur du projet, réalisateur, interprète et compositeur. Quand on parle d’un film personnel, c’est vraiment une référence. En cumulant les postes, en touchant à tout, Mortensen cumule les réussites. Un sans fautes qui pose la question inévitable: et après? Comment faire mieux? Assiste-t-on à l’éclosion d’un très grand cinéaste, se prépare-t-il à une série de films avec toujours autant de responsabilités et d’inspiration? Il réalise en tous cas dès son premier essai un chef d’œuvre, un film complexe et très émouvant, en abordant des sujets graves avec subtilité.

Le retour du roi à Paris

Viggo Mortensen a présenté son film à Paris, au cinéma UGC Les Halles, où il avait déjà présenté Green Book en 2018. Déçu de ne pas avoir pu inviter son acteur vedette, Lance Henriksen, retenu sur le sol américain du fait de la situation sanitaire mondiale, il a assuré une présentation inspirée entièrement en français, sans filet. Habitué de l’exercice, il anime également des débats et des conférences de presse sans l’aide d’un interprète, dans un français parfait. Après cette présentation aux Halles, il a participé à un débat suivant une seconde projection au Forum des Images, seul en scène, face au public exigeant du Club 300 d’Allociné.


Falling (de Viggo Mortensen, 2020, 1h52). Avec Lance Henriksen, Viggo Mortensen, Terry Chen, Sverrir Gudnason, Hannah Gross, Laura Linney, William Healy, Bracken Burns, David Cronenberg, Gabby Velis, Paul Gross, Henry Mortensen, Etienne Kellici. Un film produit par HanWay Films, Perceval Pictures, Scythia Films, Zephyr Films et Ingenious Media, distribué en France par Metropolitan FilmExport. Crédits photos: ©2021 Metropolitan FilmExport – Tous droits réservés.

OncleGil

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