Everything Everywhere All At Once annonce la couleur

Le duo de scénaristes et réalisateurs Dan Kwan et Daniel Scheinert (Les Daniels) revient avec Everything Everywhere All At Once (EEAAO), 6 ans après l’improbable Swiss Army Man (où Daniel Radcliffe incarnait un cadavre couteau suisse) également produit par A24. Le multivers est un concept qui existe depuis très longtemps dans de nombreux médias et jusque-là avait peu été utilisé au cinéma. C’est devenu un élément central de l’univers Marvel au cinéma (le MCU) après Avengers : Endgame. Cependant, Marvel reste très accessible au spectateur et évite d’aller trop loin au risque de le perdre au vu du nombre de films et séries qui composent déjà la trame principale.


C’est là qu’Everything Everywhere All At Once se démarque, très vite après l’introduction d’un univers simple, proche du nôtre et de ses personnages, le personnage principal voyage soudainement dans un univers alternatif très proche du sien. Mais plus le film avance, plus les univers seront différents les uns des autres.

Michelle Yeoh est embarquée dans cette montagne russe et n’a que très peu de temps pour s’adapter au voyage inter-univers dont elle apprend les règles en même temps que le spectateur. Elle était connue pour ses rôles dans des films d’arts martiaux avec Jackie Chan (Le Flic de Hong-Kong 2, Police Story 3), Tigre et Dragon (de Ang Lee, 2000, 1h59), Babylon AD (de Matthieu Kassovitz, 2008, 1h41), The Lady, le biopic de San Suu Kyi (de Luc Besson, 2011, 2h07) et plus récemment dans le MCU avec Shang-Chi (Destin Daniel Cretton, 2021, 2h12) et Gardiens de la galaxie 2 (de James Gunn, 2017, 2h16). Elle effectue donc ses propres cascades, est parfaitement crédible, ce qui permet des plans rapprochés uniques et certaines scènes sont des références directes à sa filmographie. Tout le casting est à la hauteur du film au rythme effréné (Jamie Lee Curtis, Jenny Slate et Ke Huy Quan), tout le monde est à fond.

Nous avons vraiment le temps de voyager à travers plusieurs dizaines de mondes différents grâce à un montage très efficace. Seuls quelques plans suffisent à montrer quelle est la spécificité de l’endroit où se trouve la personnage principale et ce que son alter ego a vécu dans cet univers. Malgré un concept fou et un rythme très soutenu, le film conserve une histoire simple centrée sur quelques personnages avec des enjeux universels, ce qui permet au spectateur de ne pas complètement se détacher de l’histoire. On pourrait presque regretter de ne voir les répercussions des péripéties uniquement sur les personnages principaux alors qu’il ne s’agit pas simplement de sauver le monde mais le multivers tout entier, donc une infinité de mondes.

Les Daniels nous offrent à nouveau un film original (ce n’est ni une suite, ni une adaptation, ni un spin-off), ce qui est suffisamment rare pour être souligné, toujours aussi déjanté et donne envie de connaître leurs futurs projets. C’est déjà devenu le plus gros succès commercial au cinéma pour A24. Ils devraient enchaîner avec un nouveau projet, le pilote d’une série comique appelée Mason, commandé par la chaîne américaine Showtime, produit à nouveau par A24. Ils feront équipe avec Steven Yeun (acteur et producteur, The Walking Dead, Nope) et Nathan Min (écrivain, dessinateur et humoriste qui s’est fait connaître comme auteur de sketches pour le Tonight Show de Jimmy Fallon) le créateur du projet qui incarnera le personnage principal.


Everything everywhere all at once de Daniel Scheunert et Daniel Kwan (2022, 2h19). Avec Michelle Yeoh, Ke Huy Quan, Jamie Lee Curtis, Stephanie Hsu, James Hong, Tallie Medel, Jenny Slate, Harry Shum Jr., Biff Wiff, Andy Le et Brian Le. Un film produit par IAC Films, A24, AGBO, Ley Line Entertainment et Year of the Rat, distribué par Pathé Live. Sortie au cinéma en France le 31 août 2022. Crédits photos: A24 – Tous droits réservés.

Oncle Charlie

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