Le retour annoncé de John Constantine, nouvelle aventure de Keanu Reeves au cinéma

Suite au succès de la série Sandman, tirée de l’œuvre de Neil Gaiman et produite par Netflix, le personnage de Constantine qui apparaît dedans (incarné au féminin par Jenna Coleman) fait à nouveau parler de lui et suscite l’intérêt général. Il y a peu, Constantine 2, produit par Warner Bros, a été annoncé par la nouvelle direction, soit 17 ans après la sortie du premier film au cinéma. Il est question que Keanu Reeves reprenne le rôle principal mais également que Francis Lawrence (Je suis une légende, Hunger Games, Red Sparrow) réalise également cette suite.


Malgré un accueil plutôt mitigé en 2005, on sentait la motivation de Keanu Reeves de se détacher de l’image de Neo, tout en faisant partie d’un univers à la hauteur de sa réputation. Constantine est bien un film grand spectacle et le personnage principal n’est clairement pas une redite de Neo. De toute façon, le film part de la bande dessinée Hellblazer, créée par Alan Moore, une valeur sûre donc. John Constantine est un anti-héros de l’univers DC, beaucoup plus axé magie que science-fiction, c’est un exorciste hors-pair mais très sarcastique et difficile à vivre pour ceux qui l’accompagnent.

Il a pu à plusieurs reprise rencontrer Batman et Superman dans les comics.

C’est un choix très intéressant après la trilogie Matrix, car au-delà du personnage, le ton et l’univers sont très différents, Constantine est une œuvre beaucoup plus fantastique et utilise beaucoup de codes du film d’horreur, Constantine chasse régulièrement des démons qui se manifestent sous plusieurs formes. C’est un personnage plein de ressources, il s’adapte à chaque situation et connaît ses adversaires, ce qui permet des scènes d’action et de tension très variées, allant du combat très physique, à l’utilisation d’arts mystiques, en passant par l’exorcisme. Cependant il reste humain, donc très vulnérable, ses poumons sont notamment extrêmement endommagés à cause de son tabagisme très actif.

Comme pour Sandman, l’univers visuel de Constantine est très intéressant, mêlant de très bons effets spéciaux numériques et des effets pratiques exécutés par le grand Stan Winston (The Thing, Terminator, Aliens, Predator, La Guerre des mondes). La vision des enfers est intéressante, hostile et dérivée de notre monde.

La performance de Keanu Reeves est très intense. Le personnage de John Constantine lui permet plus de libertés et d’émotions que Neo, son personnage découvre moins l’univers dans lequel il évolue, donc il passe beaucoup moins de temps à se poser de questions et à contempler ce qui l’entoure. Ce n’est pas dérangeant qu’il ne soit pas blond et qu’il ait un accent américain, cela évite un accent approximatif pour lequel il a déjà été critiqué (Dracula, de Francis Ford Coppola, 2h08, 1993). Le personnage de Rachel Weisz est au centre de l’intrigue, elle se retrouve propulsée dans cet univers sans avoir le temps de se préparer, elle est en partie dépassée par les événements mais ne se laisse pas abattre et aide John Constantine du mieux qu’elle peut. Tilda Swinton (Burn after reading, Grand Budapest Hotel, Doctor Strange) est également de la partie, excellente en ange Gabriel et Gavin Rossdale (surtout connu comme chanteur et guitariste du groupe britannique Bush, trop peu vu au cinéma) qui fait office de méchant secondaire, Balthazar, vaut largement la performance de Keanu Reeves, ce qui en fait un bon protagoniste avant d’arriver à la grosse menace.

C’est peut-être un signe inquiétant, mais c’est au moins la deuxième fois que Keanu Reeves rencontre le diable en personne dans un film hollywoodien. Après Al Pacino dans L’associé du Diable (de Taylor Hackford, 2h20, 1998), c’est Peter Stormare qui incarne un diable spectaculaire, majestueux, plus vrai que nature. À se demander si Keanu Reeves ne devrait pas surveiller de plus près ses fréquentations (il retrouve d’ailleurs avec plaisir et délectation l’acteur troublant dans la saga John Wick)…

Film maudit, Constantine a sans doute été victime d’un mauvais timing lors de sa sortie mondiale après le phénomène Matrix, porteur d’attentes démesurées pour le suite de la carrière de Keanu Reeves. Il était clairement question d’une suite, en témoigne la scène post-générique très ouverte. Et selon un récent témoignage, Keanu Reeves aurait réclamé une suite à Warner chaque année depuis 2005. Il aime ce personnage et son univers impitoyable. Constantine 2 était donc inévitable… sauf pour un studio qui a également éconduit Henry Cavill (pas de Man of steel 2) et pendant longtemps Dwyane Johnson (qui a finalement obtenu son Black Adam, après de longues années de négociations). Keanu Reeves aura donc sa deuxième chance au cinéma sous les traits de John Constantine.


Constantine 2 de Francis Lawrence. Avec Keanu Reeves.
Un film produit par Warner Bros., Bad Robot et Weed Road Pictures.
Au cinéma prochainement.

Oncle Charlie

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