Dans la vie d’un petit paysan

Vous avez entendu parler de la maladie de la « vache folle ». Il y a bien longtemps. Vous avez peut-être vu des images inquiétantes d’un animal tremblant, l’œil exorbité, au journal télévisé. Accompagné de quelque témoignage d’exploitant exaspéré par les lenteurs administratives. Difficile de comprendre l’ampleur du phénomène dans ces séquences formatées entre deux sujets, entre le foot et les élections américaines.

Avec Petit Paysan, Hubert Charuel propose de vous emmener précisément là où les caméras de télévision n’ont pas pu aller, dans le quotidien d’un jeune exploitant, au milieu de son troupeau de vaches, qui se retrouve au contact direct de la maladie. Touché au cœur, mais aussi dans son corps, le personnage incarné par Swann Arlaud vit littéralement l’extinction annoncée de ses bêtes.

Tout est donc sur l’affiche, c’est un film sincère, vrai, qui peut paraître simple, on dirait presque un documentaire tourné caméra sur l’épaule, et c’est proprement saisissant. C’est une démarche qui permet à tout spectateur de vivre les événements à la place de l’exploitant, avec ses doutes, ses peines, des décisions difficiles, voire impossibles. Entouré d’une sœur responsable et lucide (Sara Giraudeau), d’une mère envahissante (Isabelle Candelier), d’un père absent (Jean-Paul Charuel) et de copains, il va dans son désespoir solliciter un autre paysan ayant vécu le même drame, qui communique son histoire à l’aide de sa chaîne youtube (Bouli Lanners). Confronté à l’impasse, le petit paysan essaie de s’en sortir, maladroitement, humainement, mais parfois aussi bêtement. Pour sauver ses bêtes, serait-il prêt à contourner la loi, et ainsi se mettre en grand danger ?

Un film à voir absolument.


Petit paysan (1h30) d’Hubert Charuel. Avec Swann Arlaud, Sara Giraudeau, Bouli Lanners.
Au cinéma le 30 août 2017. Produit par Domino Films en coproduction avec France 2 Cinéma, distribué en France et à l’international par Pyramide Distribution.

OncleGil